Le transsibérien

Jeudi 7 mars,

nous embarquons à bord d' un train, sur la voie mythique du Transsibérien.  Construit à la demande du Tsar Alexandre III dans les années 1890, le transsibérien relie Moscou à l'océan pacifique par un chemin de fer long de 9000 km qui traverse le sud de la Sibérie. 

Nous voyageons dans un wagon de 3 e classe, avec une cinquantaine d'autres passagers. Nous sommes les seuls touristes. Les passagers sont des familles ou des personnes seules qui reviennent de Moscou dans leur ville ou village de l'est lointain! ... nous sommes partis pour 48 heures de train et 3000 km jusqu'à Novossibirsk, principale ville de Sibérie avec ses 1,5 millions d'habitants au coeur d'un immense désert de neige.

Le temps s'écoule lentement au rythme d'un train qui semble ne pas avancer. Par la fenêtre sale, on voit défiler les villages et leurs petites maisons en bois, couvertes de toits en tôle, avec leurs façades peintes en bleu ou en vert. Ces villages semblent pauvres et déserts. Et puis, ce sont les champs recouverts de neige, les forêts de bouleaux, les rivères gelées...  Régulièrement, ce qui ressemble à une ville surgit, avec ses cheminées d'usines, ses barres d'immeubles collectifs et autour, toujours ces mêmes petites maisons de bois entourées d'un petit lopin de terre.

Capitale de la Sibérie et troisième ville de Russie en terme de population, Novossibirsk s'est développée dans les années 1890 autour du pont sur l'Ob, construit pour faire passer la voie ferrée du transsibérien. Ville fermée aux étrangers jusqu'en 1991, Novossibirsk est un centre de recherche scientifique, un pôle industriel majeur et une plaque tournante du transport entre les mines de charbon à l'Est et les gisements minéraux de l'Oural. Le niveau de vie y est élevé: les jeunes filles habillées de fourrure qui nous toisent de la tête aux pieds avec notre dégaine de routards nous le confirment! La ville s'articule autour de la place Lénina et de son opéra, plus vaste que celui du Bolchoï à Moscou. Les avenues sont larges, les immeubles hauts et massifs...à la mode stalinienne! Au premier abord très froide (tant par le climat que par l'architecture), la ville est en fait très animée. Nous trouvons un havre de paix pour se reposer de nos deux jours de train au Metro Hostel, une auberge de jeunesse très conviviale, peuplée de jeunes russes en vadrouille avec lesquels nous pourrons enfin échanger car ils parlent anglais! Mais la pause sera de courte durée. Dimanche soir 10 mars, le train de 22h40 doit nous emmener encore un peu plus loin vers l'Est: à Irkoutsk, non loin du Lac Baïkal et de la frontière avec la Mongolie!