Bali

Jeudi 20 juin,

 

Le ferry à bord duquel nous nous trouvons accoste à Gilimanuk, port situé à l’ouest de Bali.

Petite île (5637km2) située à l’Est de Java, Bali fait partie des petites îles de la Sonde.

Sa population, majoritairement hindoue (mais elle compte aussi des musulmans, des chrétiens et des bouddhistes), s’élève à près de 4 millions d’âmes ce qui en fait une île très densément peuplée (690 hab/km2) et ceci encore davantage lors de la haute saison touristique qui va bientôt démarrer.

Lovina, côte nord de Bali

Nous nous arrêtons pour quelques jours à Anturan, dans la baie de Lovina, au nord de l’île. Anturan est un petit village de pêcheurs. Au bout du village, quelques hôtels seulement. Sur la plage de sable noir (nous sommes sur une île volcanique là aussi !), des dizaines de trimarans de pêche attendent la nuit pour prendre le large. Entre eux, des poules et des cochons se promènent. L’atmosphère est vraiment agréable ! Nous ne sommes pas là depuis 5 minutes que trois ou quatre femmes, voisines de l’hôtel, viennent à notre rencontre : « My name is… What’s your name ? Welcome to Lovina. Where are you from ? Ah, France ! And how long you stay here? And you want massage? bangles? transport? ….cheap, very cheap! My best price! “ Il faut dire que le niveau de vie est tellement faible ici (salaire moyen indonésien : 80$) que même avec nos dégaines de routard, on a l’air plein aux as ! Le tourisme est la principale ressource des habitants de Bali et chacun essaye d’en profiter.

Alors que nous avions un peu souffert de la pluie et du brouillard à Java, ici, à peine un nuage. Grand ciel bleu, chaleur intense. On passe notre première journée à faire des allers et retours entre la mer et la piscine de l’hôtel. Depuis la terrasse de notre chambre, le bleu de l’océan, les palmiers et de magnifiques couchers de soleil...pour moins d’une quinzaine d’euros la nuit.

Au départ quasiment vide (à Bali, la saison touristique démarre véritablement en juillet), l’hôtel se remplit petit à petit de Javanais : les vacances scolaires (5 semaines) commencent en Indonésie. Ils sont venus à Lovina pour une raison en particulier : approcher les dauphins qui peuplent la baie. Comme eux, tôt le lendemain matin, nous embarquons à bord d’un trimaran qui nous conduit au large. Malheureusement nous ne sommes pas les seuls, une armada de bateaux guette l’apparition des mammifères et dès qu’un aileron apparaît, tous démarrent et foncent sur eux afin de les approcher le plus possible pour satisfaire le client armé de son appareil photo. L’œil dans le viseur, on participe à la ruée avec l’impression désagréable d’être en chasse. Les dauphins se montrent, l’un deux fait même un flip, le show dure une bonne demi-heure avant qu’ils ne filent… la plupart des bateaux rentrent au port. Nous restons là, avec Domingo, le capitaine balinais de notre petit navire et Julie, belge et à l’occasion, pêcheuse de crevettes en Australie. Masque, tuba et palmes enfilés on se jette à l’eau : des étoiles de mer bleues, des coraux et des poissons de toutes les couleurs … c’est vraiment super beau ! On sympathise bien avec Julie et Domingo qu’on retrouvera en soirée dans le bar voisin. Arak, guitare et djembé, Domingo et ses copains finissent par nous jouer leur répertoire de chansons balinaises autour d’un feu sur la plage. La soirée est excellente !

Amed, côte nord est de l'île.

Dimanche 23 juin,

Avec Julie qui devient notre compagnonne de route pour quelques jours, nous quittons Anturan pour Amed, sur la côte Est. On papote pendant tout le trajet. Julie passe des vacances à Bali avant de retourner en Australie où elle a déjà passé un an. Comme de nombreux étrangers de moins de 30 ans, elle a de nouveau obtenu sans difficultés un Visa Vacances-Travail (working holiday) d’un an en Australie. Les salaires y étant très élevés, en particulier pour des métiers pénibles et peu qualifiés (dans les mines, l’agriculture, le ménage … et oui, ici, faire le ménage vous permet de gagner plus d’un smic en une seule semaine !), beaucoup de jeunes du monde entier se ruent vers cet El Dorado, travaillent quelques mois, 7 jours sur 7 et plus de 10h par jour, afin de constituer rapidement de belles économies. Ensuite, pour la plupart d’entre eux, l’idée est de s’acheter un van pour faire un tour du pays en suivant le soleil.…. ça nous fait franchement rêver, on se dit qu’on est trop vieux mais qu’on aurait adoré faire ça !

                                                                                                                                                      

Après 2 heures de route, nous arrivons à Amed, à la Manis Homestay. A côté de sa maison, la famille Manis loue trois jolies chambres. On est super bien accueillis par Kadek et sa femme. Amoureux de la France, ils ont appelé leurs deux jeunes enfants : Nicolas et Carla !!

Cet après-midi, chez des cousins, un Barong (sorte de baptême chez les Balinais, hindous) est organisé pour le dernier né de la famille, âgé de trois mois. Ils nous proposent de les y accompagner. Nous revêtons un sarong traditionnel et nous y allons !

A l’extérieur de la maison, une quinzaine de musiciens sont réunis autour d’un prêtre, des parents et de l’enfant. La cérémonie commence au rythme des percussions, flûtes et xylophones. Après quelques minutes, un monstre entre dans la cour !

 

Une énorme marionnette de barong, masquée au long corps poilu supportée par deux personnes, exécute une danse!

Le monstre balinais parti, les convives, mains jointes, prient. Du riz cuit est distribué, chacun en appose quelques grains sur le front, la gorge puis la bouche. Enfin, le prêtre bénit l’enfant puis l’assistance de quelques gouttes distribuées à l’aide de feuilles de palmiers. La cérémonie s’achève autour de quelques verres d’arak (alcool de sève de cocotier), thé ou kopi (= café en Indonésie).

Notre voyage dans la culture balinaise ne s’arrête pas là. Sur le chemin du retour, Kadek nous recommande d’aller faire un tour sur la plage à la tombée de la nuit. Ce soir de pleine lune, une cérémonie funéraire va avoir lieu. La plage est déjà bondée de membres de la famille et d’habitants d’Amed. Assis dans le sable, on attend patiemment le cortège qui devrait bientôt arriver. Les enfants, plus impatients dans leurs habits de fête,  s’amusent à construire des châteaux ou à qui remplira une bouteille d’eau de mer le plus rapidement possible. Tout en les observant, on bavarde avec les autres pensionnaires du Manis, Joël et Josiane de Bretagne et Emilie et sa sœur Audrey, deux marseillaises en workingholiday en Australie.

Kadek nous interpelle, le convoi arrive. Au loin sur la route, des dizaines de personnes marchent le pas décidé vers la mer. Sur leurs épaules, les jeunes hommes déplacent plusieurs chars, contenant les cendres de 16 membres de leur famille dont la crémation a eu lieu durant l’après-midi. 16 morts dans la même famille ? Il y a eu un accident de bus ? « Non », nous répond Kadek. Chez les Hindous de Bali, lorsqu’un décès survient, on enterre d’abord le défunt. Avant quinze ans, il sera exhumé puis incinéré dans un sarcophage à l’image de l’animal protecteur de la famille (un tigre dans la famille Manis). Une crémation et la cérémonie qui s’ensuit coûte cher (ici, environ 30 000 euros pour 16 personnes). Aussi, on attend généralement qu’il y ait d’autres défunts avant de l’organiser. Nous n’assistons pas à la crémation. Elle a eu lieu dans le village où vit la famille, un peu plus haut dans les montagnes mais la tradition veut qu’une procession conduise les cendres à l’endroit le plus proche où se trouve la mer.

 

Une fois sur la plage, le prêtre est assis en tailleur au milieu du groupe...et des bateaux de pêche. Des musiciens accompagnent le rituel qui se met en place : prière, offrandes, des proches des défunts font plusieurs fois le tour des chars avant de s’en emparer pour aller les jeter à la mer sous l’acclamation générale. Les cendres finissent ainsi dispersées dans l’océan dans l’espoir d’une réincarnation heureuse voire même de la délivrance finale (moksha). L’ambiance est à la fête car la mort ne constitue pas une fin mais un espoir !

Pour nous, un après-midi d’une richesse incroyable !

Après la tradition, la « modernité ». Soirée au Harley Davidson café. A Bali, en plus du reggae, le rock a beaucoup de fans. (Sans oublier "Aline" de Christophe qui rencontre toujours ici un vif succès!). L’endroit rassemble beaucoup de touristes mais aussi les jeunes balinais.

L’ambiance motarde nous a donné des idées. Le lendemain, toujours avec notre nouvelle copine Julie, on loue ….. des scooters et on part pour la journée se balader dans les montagnes.  L’essence acheté dans de petites échoppes de bord de route ne nous est pas servi à la pompe mais dans des bouteilles d’Absolut Vodka…. ? ça roule.

Près de Tirta Ganga, on s’arrête pour admirer les rizières en terrasses que l’on trouve dans les bouquins de géographie. C’est aussi beau qu’on se l’imaginait ! On visite le village et son Water Palace, avant de reprendre la route vers le temple de Candidasa. Idiots, avec nos shorts, nous ne pourrons pas rentrer ! Nous rentrons à Amed par la côte : nombreux villages de pêcheurs, des poules traversent régulièrement la route,  les enfants crient « Hello ! » à notre passage.

Mardi 25 juin,

Julie nous quitte pour les îles Gili. Nous louons de nouveau un scooter, cette fois pour rejoindre les plus beaux spots de snorkelling d’Amed. A une dizaine de kilomètres au sud du village, on commence par une épave japonaise échouée à très faible profondeur à deux pas de la plage. L’eau y est un peu trouble. Plus proche,  nous préférons le site de Coral Garden où les eaux translucides nous permettent d’observer des coraux magnifiques et bien conservés et les bancs de poissons qui s’y promènent. 

De retour à l’hôtel, nous faisons la connaissance de nos nouveaux voisins : Johann et Laurence. Et d’où viennent-ils ? de Nancy ! Que font-ils là ? ils prennent quelques vacances après avoir travaillé dur pendant 7 mois dans une station-service en Australie !

Ubud

Après quelques jours passés à Amed, nous faisons nos adieux à la famille Manis et partons à Ubud. Si notre guide book parle d’un village, il semble avoir grossi trop vite sous l’effet du développement touristique. Un brouhaha terrible de motos, scooters, voitures. Des rues pleines de vitrines : partout, des boutiques d’artisanat (sculpture, peinture, textile …) ou des hôtels, des restaurants. Dans les interstices, des temples d'où se dégagent le parfum de l'encens. Puis des ruelles conduisent à de belles rizières ... comme celles visibles depuis la terrasse de notre chambre! Un peu plus loin, la Monkey Forest.

Toujours en scooter, on part se balader dans la campagne. Les rivières y ont creusé de profonds vallons bordés de jolies rizières en terrasse.

On roule jusqu’à la route des crêtes qui surplombe le lac Batur. Ciel très nuageux, on discerne tout de même le volcan et son lac.

Café balinais, bananes frites au miel, deux pailles dans une noix de coco achetée à une paysanne…. Après ces quelques douceurs, une grosse pluie s’abat sur nous. Nos capes de pluie sur le dos, on rentre à Ubud faire quelques emplettes à l’abri des magasins.

Canggu, côte sud ouest de Bali

Nous entamons notre troisième et dernière semaine indonésienne. Les touristes affluent en masse dans le sud de l’île de Bali. La haute saison touristique commence. Beaucoup de jeunes australiens viennent là pour surfer et faire la fête à moindre coût. Au nord de l’agglomération Kuta-Legian-Seminyak, littoral hyper aménagé, on s’installe à Canggu où résistent encore quelques hectares de rizières entre les résidences en construction.  A la Putu Guesthouse, nous retrouvons Julie ; dans deux jours, elle s’envole pour Melbourne (Australie) où elle compte travailler cet hiver (et oui, là-bas, dans l’hémisphère sud, c’est l’hiver et il y fait en ce moment quasi la même température qu’en Lorraine !).

La plage se trouve à 300m. Toujours un beau sable noir mais cette fois, des vagues de fou ! En cette fin d’après-midi, nous sommes bien loin de la mer d’huile de Lovina et même des vagues d’Arugam Bay au Sri Lanka. Impossible de mettre les pieds dans l’eau sans se faire emporter par une vague et ramener par une autre. Un peu flippés et excités à la fois, on se lance pour une deuxième session de surf. Pendant ce temps, Julie peaufine le choix de ses nouveaux tatouages.

 

Temple de Tanah Lot, au nord de Canggu.

katherine 19.07.2013 12:45

vraiment superbes les photos des vagues couleurs rouleaux et surfeurs!
et le contraste avec le temple
réel plaisir et envie d'y être.
bisous
bonne glisse à H

JeanMart 18.07.2013 21:02

Le gang des présidents ?
Bises, JM

Hacen 19.07.2013 10:38

Demasqués ! Laisse moi juste une vague Johnny Utah !

Laurence 10.07.2013 14:19

Merci pour le clin d’œil !! Votre site est un petit bijou! Ce fut un réel plaisir de vous rencontrer!! On espère vous revoir sur Nancy...ou ailleurs !!

Manue et Hacen 15.07.2013 00:53

Coucou! Bien rentrés en Australie? A quand les prochaines vacances?Biz à vous deux et à bientôt au détour d'une plage australienne ou d'une terrasse nancéienne!

Anne-Marie 03.07.2013 19:53

Coucou! Bali nous fait encore plus rêver grâce à vous! Cet été, nous allons "juste" à Corfou! Je passe le bonjour à Rohrbach, pas de problèmes... Bisous!

Manue 12.07.2013 16:56

Après avoir traversé tous ces beaux pays, la Méditerranée nous fait toujours rêver! Envoyez nous une photo! Bonnes vacances à tous les 3, gros bisous.

Rom'S 02.07.2013 13:57

Luke Slater n'a qu'à bien se tenir
Vous allez être fin prêt pour Hawai et ses vagues!!!

H&M 03.07.2013 15:46

Et pas n'importe lesquelles! J'crois qu'on est prêts pour...la vague du siècle !

katherine 02.07.2013 10:06

Indonésie inconnue, Bali loin des cartes postales et tjs plein d'explications.

décidément, il fait bon vous suivre sur vos chemins de traverse.

bonne route bz

H&M 03.07.2013 15:32

Merci Katherine! À bientôt! Grosses bises.

Commentaires

22.02 | 17:15

Merci Lélia !!

22.02 | 13:12

bonjour madame je suis dans la classe des 6 ème 2 du collège jaques marquette.
j'espère que vous allez bien votre blog est trooooooooooooooop bien

15.02 | 21:58

Merci Nicolas ! Et bonnes vacances!

15.02 | 19:57

Bonjour madame, j'espère que vous allez bien... Je suis Nicolas de 6eme2 du collège Marquette. Je trouve votre blog vraiment sympa, avec des monuments fantastiques